Colloque international
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Dans le cadre des activités de l’Institut des Amériques, le Pôle sud-ouest organise à l’Université de Pau et des pays de l’Adour un colloque international interdisciplinaire sur Mobilités, imaginaires et territoires en Amérique, des indépendances aux années 1930.

Cette manifestation scientifique s’inscrit dans le prolongement et la continuité du projet pluriannuel TEMA (Transports, Échanges et Mobilités en Amérique) engagé par l’Université de Bordeaux 3 (responsable : Prof. Isabelle Tauzin), dont le premier colloque sur les Transports, facteur de modernité en Amérique ? (1810-1914) s’est tenu dans cette même Université, du 14 au 16 janvier 2010.

Thématique retenue et argumentaire

Dès la Découverte, le Nouveau Monde a représenté un espace mythique et prometteur pour les puissances européennes, qui ont vu dans les grands espaces américains, considérés comme vierges et vides de population, un moyen d’étendre leurs frontières géographiques et d’affirmer leur suprématie. Le Nouveau Monde s’est ainsi peuplé par vagues successives d’immigration et le phénomène s’accéléra nettement à partir des indépendances et de la désagrégation étatique des structures coloniales. Un flux continu d’émigration européenne submergea le continent : au moment où les jeunes Etats se constituaient et où les consciences nationales se confortaient, ce phénomène provoqua une modification profonde et durable de la population dans sa composition et des transformations socioculturelles majeures. Par la suite, ce flux migratoire ralentit quand l’Europe sortit exsangue de la Première Guerre mondiale, pour se tarir presque complètement avec la dépression et la crise des années 1930.

Les travaux aborderont l’étude de l’impact de ces mobilités sur l’ensemble de l’Amérique, depuis la période des indépendances (à partir de 1776 pour les États-Unis et pendant tout le XIXe siècle pour l’Amérique du sud) jusqu’aux années 1930. Le colloque s’intéressera également aux effets liés aux mobilités intérieures (entre pays américains ou entre régions d’un même pays américain) et proposera une étude à la fois réflexive et critique des changements opérés à la suite de ces différentes mobilités. Toutefois, il se penchera moins sur les aspects économiques ou démographiques à l’origine de ces mobilités (objet déjà de nombreuses études et colloques) que sur leurs effets.

Une attention plus particulière sera portée aux propositions de communication traitant des nouvelles configurations spatiales des territoires remodelés par les nouveaux arrivants, tels l’évolution des tracés frontaliers, la création des fronts pionniers « internes », les nouveaux découpages régionaux, etc. – mais aussi de la construction des imaginaires nationaux, avec les nouvelles perceptions de ces espaces, les bouleversements liés à l’adaptation aux nouveaux milieux, à de nouvelles activités socioprofessionnelles, à des obstacles linguistiques et à la découverte de l’altérité, bref, la recomposition des mentalités et des consciences nationales en cours de formation. Autant que les effets des migrations intercontinentales dites « massives » ou des flux démographiques proprement américains, les mobilités des élites seront également abordées pour la variété et la richesse de leurs apports (échanges de conceptions politiques, économiques, philosophiques et artistiques, innovations technico-scientifiques, etc.).

L’approche sera pluridisciplinaire (historique, géographique, littéraire, artistique, anthropologique, etc.). En revanche, les mobilités ou migrations africaines du XIXe siècle liées à la permanence du trafic négrier, et mettant donc en avant d’autres problématiques comme l’esclavage, sont par contre exclues des thématiques visées par le colloque.

Au final, ces réflexions sur l’impact des mobilités transatlantiques et des mobilités intérieures en Amérique s’inscrivent dans la lignée des nombreuses recherches actuelles visant à étudier l’émergence des nouveaux contours d’une identité américaine dans la période post-coloniale, et conduiront à terme, à une étude comparée entre l’Amérique du nord et l’Amérique latine.

Quelques axes de réflexion :

- Représentations mythiques de la terre d’accueil ;
- Imaginer l’Autre ;
- Modalités d’insertion et d’intégration des migrants ;
- Expériences migratoires avortées ;
- Les transferts culturels et les reconstructions identitaires ;
- Les résistances à l’intégration de l’altérité et la permanence de traits culturels
originaux (modes de vie, traditions, religions, langues, associations, etc.) ;
- Le vécu et l’expérience du migrant dans le pays d’accueil (récits de vie,
autobiographie, lettres, etc.) ;
- Fronts agraires, fronts pionniers et nouvelles perceptions de l’espace ;
- Apports des élites : transferts de connaissances, de théories et de savoirfaire
(scientifiques, techniques, politiques, culturels, etc.) ;
- Circulation des idées et des techniques nouvelles (via les livres ou les voyages).

 

 

UPPA

Université de Pau
et des Pays de l'Adour

Directeur de la publication : jean-yves.puyo@univ-pau.fr — Conception/Réalisation nicole.lompre@univ-pau.fr